À l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel 2023 , Lactamo a mené son enquête annuelle sur l’allaitement maternel, en lien avec le thème officiel de cette année : « Favoriser l’allaitement maternel : faire la différence pour les parents qui travaillent ». L’enquête, qui a recueilli des centaines de réponses de 13 pays, offre une perspective mondiale complète sur les difficultés auxquelles sont confrontées les mères qui allaitent, en particulier lorsqu’elles retournent au travail. Les précieuses informations tirées de notre enquête mettent en évidence les difficultés des femmes et montrent malheureusement qu’un soutien et une défense accrus sont essentiels.
Attentes et réalité : le paradoxe de l’allaitement
Au départ, 76 % des mères interrogées pensaient que l’allaitement serait une simple formalité. Mais la réalité est tout autre : 78 % des mères trouvent cela difficile.
Ce contraste entre perception et réalité souligne le besoin crucial de fournir aux femmes les bonnes solutions et le bon soutien, à la fois pour leur permettre de se préparer activement à l’allaitement (tout comme elles se préparent à leur accouchement) et pour leur donner les moyens, après la naissance, de gérer ces problèmes associés (par exemple, une faible production de lait) afin de réduire l’impact de ces problèmes sur les mères et les bébés.
« Chaque dollar investi dans l’allaitement maternel génère 35 dollars de retombées économiques » OMS, 2019.
Congé de maternité et retour au travail : un exercice d’équilibre
Notre enquête a mis en lumière l’impact profond des politiques de congé de maternité sur les pratiques d’allaitement. Un pourcentage inquiétant de 41 % des répondantes n’ont pas bénéficié d’au moins six mois de congé de maternité rémunéré, ce qui peut pousser nombre d’entre elles à retourner au travail plus tôt qu’elles ne l’auraient souhaité.
Les femmes ont besoin de temps et de soutien pour allaiter. Les femmes ayant bénéficié d'un congé de maternité de moins de trois mois ont déclaré une durée d'allaitement plus courte que celles ayant bénéficié d'un congé de trois mois ou plus. Ce résultat prend tout son sens si l'on tient compte de la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé selon laquelle toutes les mères doivent allaiter exclusivement pendant six mois. Lorsque les politiques de congé parental rémunéré ne respectent pas cette directive, cela crée un décalage difficile pour les nouveaux parents.
Nous avons constaté que la transition vers le retour au travail s’est produite plus tôt que prévu pour de nombreuses répondantes. Un pourcentage notable de 24 % d’entre elles sont retournées au travail dans les 0 à 6 premiers mois, tandis que 38 % ont fait leur retour après 6 mois et 26 % après un an. Cette transition n’a toutefois pas été sans difficultés. Plus de la moitié des répondantes (53 %) ont exprimé des inquiétudes quant à la gestion de leur routine d’allaitement et au soutien fourni par leur employeur.
Les difficultés liées au travail demeurent la principale raison pour laquelle les femmes n’allaitent jamais ou arrêtent d’allaiter plus tôt que recommandé. Cette affirmation est confirmée par plus des trois quarts des mères (78 %) interrogées qui ont déclaré que leur allaitement avait eu un impact négatif sur leur parcours d’allaitement lorsqu’elles ont repris le travail. Beaucoup ont fini par arrêter ou réduire considérablement l’allaitement. Les principaux problèmes rencontrés ont été une baisse de la production de lait et un engorgement , ce qui souligne la nécessité d’un soutien et de ressources accrus pour les parents qui allaitent sur le lieu de travail.
Le rôle des employeurs : favoriser un environnement favorable
Pour que le lieu de travail soit propice à l’allaitement maternel, il est nécessaire d’avoir des installations adaptées. Seuls 42 pays imposent des installations pour l’allaitement maternel sur le lieu de travail.
Près de la moitié des mères interrogées (48 %) se sont senties démunies par leur employeur dans leur parcours d’allaitement à leur retour au travail. Ce manque de soutien peut aggraver les difficultés de conciliation entre travail et allaitement, et peut conduire à un sevrage prématuré.
Un répondant a souligné la nécessité pour les employeurs de comprendre les besoins et les défis uniques des mères qui allaitent, en déclarant :
« Les employeurs doivent mieux comprendre la situation et les exigences des mères qui allaitent et mieux les aider à réussir. »
De nombreuses personnes interrogées ont souligné la nécessité d’une meilleure éducation des employeurs et des mères qui retournent au travail. Elles ont suggéré que la compréhension des nuances de la gestion de l’allaitement en fonction des horaires de travail et des réunions pourrait faire une différence significative.
Les modalités de travail flexibles ont également été un thème récurrent. Les répondants ont suggéré des options telles que le télétravail ou la mise à disposition d'un endroit sûr et privé pour que les mères puissent exprimer leur lait. Une répondante a partagé son expérience personnelle :
« J'ai dû retarder mon retour au travail car ma fille ne prenait pas le biberon et était trop jeune pour passer toute la journée sans téter. »
Cela met en évidence les besoins divers des mères qui allaitent, en particulier celles qui allaitent directement par rapport à celles qui expriment leur lait.
L’introduction de « pauses pour tirer son lait » a également été suggérée, indiquant la nécessité pour les lieux de travail de prendre en compte les aspects pratiques du maintien d’un horaire d’allaitement au travail.
Perspectives d’avenir : plaider en faveur du changement
Le début de la maternité est l'une des périodes les plus vulnérables de notre vie. Comment pouvons-nous améliorer cette situation et soutenir les mamans ?
Les résultats de notre enquête soulignent le besoin urgent de changements sociétaux et professionnels pour mieux soutenir les mères qui allaitent. Comme le souligne la stratégie nationale australienne en faveur de l’allaitement maternel , les employées ont le droit de demander des aménagements de travail flexibles, et les employeurs ne peuvent refuser que pour des motifs commerciaux raisonnables. À l’avenir, nous aimerions voir davantage de ces aménagements disponibles sur le lieu de travail pour garantir que les mères soient soutenues pour atteindre leurs objectifs d’allaitement et de carrière.
Chez Lactamo, nous nous engageons à fournir aux mères des connaissances, du soutien et des solutions innovantes pour rendre leur parcours d'allaitement aussi fluide que possible. Nous plaidons en faveur d'une éducation, de ressources et d'un soutien accrus pour les mères qui allaitent dans tous les environnements, y compris sur le lieu de travail. Alors que nous attendons avec impatience la Semaine mondiale de l'allaitement maternel 2024, nous espérons un avenir où toutes les mères qui allaitent se sentiront soutenues, informées et autonomes, quelle que soit leur situation.





